Lettre au directeur général sur les RPS

Monsieur le Directeur Général,
Nous accusons réception de l’information sur la « Poursuite du dispositif d’accompagnement psychologique des collaborateurs » diffusée par Communication Interne Intranet à tous les salariés.

Notre organisation s’interroge sur le choix de Wengo Entreprises pour mettre en œuvre ce dispositif d’accompagnement psychologique.
Wengo Entreprises est une filiale de Wengo dont la spécialité est la téléphonie sur internet.

Wengo propose des prestations variées allant de l’astrologie au bien-être en passant par la finance et les cours de mathématiques, des consultations avec des médiums, des juristes, des médecins, etc. Wengo Entreprise cible les risques psychosociaux qui sont un marché porteur et lucratif. La santé au travail, la prévention des RPS ne constituent ni leur mission, ni leur cœur de métier, simplement un fond de commerce comme un autre et nous nous en inquiétons :

Quelles garanties de sérieux et de qualité appliquées à la prévention des RPS fournit Wengo Entreprises ?
. Comment et pourquoi ce prestataire a-t-il été sélectionné?
. Le médecin du travail a-t-il été associé à ce choix ?
. Sur la base de quels objectifs et sur quel cahier des charges ?
. Encadré par quel protocole ?
. Quelles informations quantitatives et qualitatives sont restituées au prescripteur ?
. Quelle déontologie ?
. Existe-t-il une charte méthodologique eat déontologique de la profession de psychologue du travail ?
. Les psychologues recrutés sont-ils psychologues du travail ?
. Quel a été le retour d’expérience du prestataire précédent ?
. Où se situe la démarche de prévention ?

Nous nous interrogeons également sur la place de ce type d’accompagnement individuel dans un dispositif de prévention des RPS. L’accompagnement psychologique individuel des salariés peut être éventuellement un indicateur sur le nombre de personnes en souffrance, une aide ponctuelle pour certains salariés à gérer leur stress ou leur mal être. Mais ça n’est pas une réelle prise en charge psychologique, ni une démarche de prévention proprement dite. L’environnement de travail, l’organisation du travail et le management qui sont source de dégradation de la santé physique et psychique des salariés et qui sont de la compétence et de la responsabilité directes de la direction, ne seront ni questionnés ni corrigés.

Le pré-rapport Orseu sur la réorganisation le souligne une fois de plus : le mal être des salariés d’Universcience est lié à l’organisation du travail, au management, à l’absence de projet structurant.

Pourtant, nous constatons une tendance au déni des aspects psychosociaux et organisationnels en tant qu’ayant des effets sur la santé des salariés tandis que les personnes en souffrance, individuellement, sont mises à l’index, qualifiées de fragiles, vulnérables, inadaptées.

Nous souhaitons obtenir des réponses aux questions soulevées dans cette lettre.

Dans l’attente de ces réponses, bonne réception de ce mail.

Sud Culture Solidaires Universcience